INDICATIONS EN URGENCE DE L'OXYGENOTHERAPIE HYPERBARE


- Généralités
Pour pouvoir prendre en charge des patients en urgence, la ou les chambres hyperbares doivent se trouver dans ou à proximité immédiate du service d'Urgence et de Réanimation de l'Hôpital.
La technique doit être suffisamment maîtrisée pour que l'éventualité d'accidents n'interfère pas avec la décision d'indication d'oxygénothérapie hyperbare.
L'oxygénothérapie hyperbare s'inscrit dans un continuum thérapeutique sans rupture de la chaîne de soins. Elle ne peut être isolée.
L'oxygénothérapie hyperbare doit comprendre l'administration d'oxygène à une pression supérieure ou égale à 2 ATA pendant un temps supérieur ou égal à 60 minutes.

- Intoxication à l'oxyde de carbone (CO)
Les intoxications par l'oxyde de carbone doivent bénéficier d'une oxygénothérapie normobare comme mesure de première urgence (recommandation de type 1).
Les intoxications à l'oxyde de carbone se présentant avec un trouble de la conscience, des signes cliniques neurologiques, cardiaques, respiratoires ou psychiques ou doivent bénéficier d'une oxygénothérapie hyperbare quel que soit le taux de carboxyhémoglobine (recommandation de type 1).
La femme enceinte doit bénéficier d'oxygénothérapie hyperbare quels que soient sa symptomatologie clinique et son taux de carboxyhémoglobine (recommandation de type 1).
Dans les intoxications mineures, il existe un choix entre l'oxygène normobare pendant au moins 12 heures et l'OHB. Dans l'attente des résultats des études randomisées l'oxygénothérapie hyperbare reste optionnelle (recommandation de type 3).

- Embolie gazeuse
Dans le traitement de l'embolie gazeuse quelle qu'en soit sa symptomatologie, l'utilisation de l'oxygénothérapie hyperbare est fortement recommandée. La pression minimale à utiliser est égale ou supérieure à 3 ATA (recommandation de type 1).

- Infections nécrosantes des parties molles à germes anaérobies ou mixtes
Dans le traitement des infections nécrosantes à germes anaérobies ou mixtes (myonécroses, fasciites nécrosantes, cellulites, ... ) l'oxygénothérapie hyperbare est fortement recommandée. Elle doit être intégrée dans un protocole comprenant en outre une antibiothérapie et de la chirurgie (recommandation de type 1).
L'ordre dans lequel doivent prendre place ces trois méthodes est fonction des patients, des possibilités opératoires comme des disponibilités d'OHB.

-Pathologie ischémique aiguë des tissus mous
Dans les écrasements de membre, les syndromes de reperfusion d'origine post - traumatique, l'OHB est recommandée (recommandation de type 2).
Dans les syndromes de reperfusion après chirurgie vasculaire, l'OHB est optionnelle (recommandation de type 3).
Dans les greffes et lambeaux musculocutanés à vascularisation compromise, l'OHB est recommandée (recommandation de type 2)
Dans les réimplantations de segments de membres, l'OHB est optionnelle (recommandation de type 3).
Dans toutes ces situations, la mesure des pressions transcutanées d'oxygène est recommandée pour juger de l'indication d'OHB et pour juger de l'évolution (recommandation de type 2).

- Encéphalopathie post-anoxique
Dans les anoxies cérébrales, l'OHB demeure optionnelle (recommandation de type 3). 

- Brûlures
En cas d'association à une intoxication à l'oxyde de carbone, l'OHB est fortement recommandée (recommandation de type 1).
En l'absence d'intoxication à l'oxyde de carbone associée, si les brûlures dépassent 20 % de la surface corporelle et que leur degré est supérieur ou égal au 2ème degré, l'OHB est non conseillée.
Si la brûlure est inférieure à 20 % de la surface corporelle, l'utilisation de l'OHB est non conseillée.

- Surdités brusques
Dans les surdités brusques, l'utilisation de l'OHB, associée à d'autres mesures thérapeutiques telles l'hémodilution, est recommandée (recommandation de type 2). Cependant, l'efficacité respective de chacune de ces méthodes n'est pas actuellement précisable.

- Pathologie ophtalmologique
En pathologie ophtalmique, ischémique aiguë, l'utilisation de l'OHB est optionnelle (recommandation de type 3).

source conférence de consensus LILLE 1994

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