L’oxygène

Dans l’air que nous respirons, il y a seulement 20 % d’oxygène, un cinquième d’ATA. Or, nous en sommes grands consommateurs : près d’un demi-litre à la minute. Notre organisme est donc adapté à pomper au mieux ces 20% par une énorme surface d’échange pulmonaire (mises à plat côte à côte, nos alvéoles couvriraient environ 100 mètres carrés) et un capteur puissant : d’hémoglobine de nos globules rouges. Mais entre la paroi alvéolaire et les globules rouges, il y a liquide plasmatique dans lequel ils baignent. Avant d’être capté par l’hémoglobine, l’oxygène passe donc par une phase dissoute dans le plasma, selon la loi de Henry.
Lorsque les globules rouges arrivent à destination dans les divers tissus, ils délivrent l’oxygène aux cellules. Mais là aussi, l’oxygène, entre globules rouges et cellules, passe par phase dissoute.

Haldane en Angleterre, au début de ce siècle, eut l’idée de priver une grenouille de ses globules rouges en remplaçant son sang par du sérum et en le maintenant dans un petit caisson gonflé à l’oxygène. Elle survécut normalement assez longtemps.

Beaucoup plus récemment, Boerama, en Hollande, lava en caisson un porc de son sang, en le maintenant à 4 ATA d’oxygène. Il survécut plusieurs heures. Il faut en conclure qu’à partir d’une certaine pression, il y a dans l’organisme assez d’oxygène dissout pour en assurer ses besoins, sans utiliser ses globules rouges. Du reste, en oxygène sous pression, le sang veineux est aussi rouge que le sang artériel.

Dans la pratique, on voit immédiatement une application de l’O.H.B : une anémie aiguë, par hémorragie très abondante, peut trouver un grand bénéfice à l’O.H.B. en attendant la transfusion. Pendant cette attente, les organes nobles et fragiles à l’anoxie (cerveau, reins, foie) seront protégés.

L’inhalation d’oxygène pur sous pression doit obéir à des règles de prudence pour éviter deux dangers : effet Paul Bert (convulsions épileptiformes au-delà d’une certaine pression) et syndrome de Lorrain Smith (lésions alvéolaires par inhalations très prolongées.
Les traitements courants d’une heure entre 2.2 et 2.5 ATA même bi ou tri-quotidiennes, n’ont jamais entraîné ces désordres. Nous avons donc adopté cette moyenne mondialement admise, en modulant pression et durée selon les cas.
Un effet constant de l’oxygène sous pression est la vasoconstriction avec élévation de la tension artérielle, surtout en début de séance, comme si l’organisme se défendait contre cet excès d’oxygène. Mais, même si cette vasoconstriction diminue un peu la circulation périphérique (elle le fait surtout dans les territoires sains, plus réactifs), l’apport d’oxygène dissout est considérablement accru .

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