Loi de Henry

La quantité de gaz dissout dans un liquide est proportionnelle à la pression de ce gaz (après un certain délai pour attendre la saturation) Pensez donc à ce scaphandrier qui a plongé trop longtemps et profond. Il a dissout tant de gaz dans son sang et ses divers liquides intérieurs qu’à la remontée son sang peut “bouillir” si cette remontée est trop rapide, ne laissant pas à la respiration le temps d’assurer un dégazage suffisant.

L’immense mérite de Paul Bert a été d’éclairer les causes de ces “accidents de décompression”, d’établir des règles pour les prévenir et d’en prévoir le traitement par la recompression en caisson hyperbare. Depuis, nous avons fait quelques progrès, bien sûr. Les “tables de plongée” ont été maintes fois recalculées par les diverses marines et donnent une sécurité presque absolue pour des plongées impensables au temps de Paul Bert. Les accidents de décompression n’ont toutefois pas disparu du fait de la vaste démocratisation de la plongée avec tout ce qu’elle comporte d’indiscipline. Ils peuvent revêtir toute l’échelle de gravité selon que les bulles nées dans le sang encombrent et bouchent tel ou tel territoire vasculaire (cerveau, moelle épinière, coronaires, muscles, os, articulations, peau)

La recompression en caisson permet :
>
de réduire le diamètre des bulles, de les redissoudre,
> d’apporter de l’oxygène aux organes en difficulté, puis par une recompression extrêmement lente (qui peut durer des jours), le
dégazage parfait.

Les plongeurs ne sont pas les seuls à bénéficier de la pression dans un caisson; il y a des situations où de l’air peut être introduit accidentellement dans le sang. C’est le cas, entre-autres, de la dialyse. Disons tout de suite que cet accident, qui fut fréquent, est actuellement devenu très rare grâce aux détecteurs de bulles par effet Doppler. Les bulles d’air introduites dans la veine vont se loger dans le cœur droit et le réseau des artères pulmonaires, bloquant plus ou moins la petite circulation avec asphyxie, défaillance cardiaque, etc... Le traitement d’urgence, comporte une séquence à pression modérément élevée (2,8 ATA) avec oxygène discontinu, puis décompression par paliers avec oxygène continu dès 2.2 ATA. Il dure environ deux heures et demie et apporte toujours la guérison totale.

Très rarement, les bulles d’air ne s’arrêtent pas au filtre pulmonaire que constitue le réseau des artères pulmonaires se ramifiant en artérioles et capillaires infranchissables. Pourtant, il arrive que des bulles passent dans le cœur gauche et au-delà par l’aorte et ses branches, envahissant la grande circulation et, en premier lieu, directement les carotides donc le cerveau. Il s’ensuit des troubles neurologiques dramatiques coma plus ou moins profond, hémiplégie, etc...

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